Transports lausannois : l’amélioration des services publics grâce à la data
La fréquentation des transports publics était la seule data qui était exploitée avant 2015 par les transports publics lausannois (TL). C’est à partir de ce moment que Nicolas Cabuil, Responsable valorisation de données et excellence opérationnelle des TL, et son équipe ont construit une vision à 360° de l’exploitation pour commencer à créer des KPI et rendre les données accessibles à tous, en temps réel. La fusion des différentes équipes a permis de développer plusieurs projets afin de régler des problèmes ou faciliter la vie des clients ainsi que des employés. Ces améliorations continues ont été établies dans le but d’un jour pouvoir prédire les différents défis.
Le parcage automatique des bus
Les améliorations obtenues grâce à la digitalisation sur lesquelles travaillent les TL comprennent les indicateurs de productivité, l’amélioration du processus, la gestion d’incidents, la gestion des problèmes de ponctualité et régularité ainsi que le parcage automatique des bus. C’est cette dernière amélioration que nous allons développer ici. L’organisation des bus dans le dépôt était une tâche qui reposait énormément sur des humains, des documents papiers et des logiciels informatiques simples. Le processus a donc été modélisé en le digitalisant. Ces algorithmes de placement de bus ont offert de nombreux avantages, notamment de créer pléthore de données qui peuvent être analysées par l’équipe de Nicolas Cabuil pour améliorer les performances des transports publics lausannois. Les informations sont accessibles en temps réel, les employés peuvent calculer le taux de disponibilité ou savoir si un bus est pris par la maintenance par
exemple. « Toute une culture d’amélioration continue est mise en place par le biais de la digitalisation du processus et de mises en place de méthodes de tracking, de monitoring, voire d’aide à la décision » comme l’explique Nicolas Cabuil.
Une organisation des équipes qui améliore le système
Outre la partie technique qui est difficile à mettre en place, convaincre les différentes parties n’est pas une tâche facile lorsqu’il s’agit de projets aussi ambitieux et nouveaux. C’est la culture d’équipe qui fait la différence et qui est la plus difficile à changer. Dès qu’il y a du changement, il y a des doutes, des craintes et des réticences. Les employés de la compagnie n’ont pas tous la même expérience avec les produits digitaux. Cependant, il n’a jamais été question de remplacer les personnes qui sont moins habituées aux outils numériques. Les équipes de valorisation de données et excellence opérationnelle des TL ont donc mis en place des formations collectives et un accès direct à l’information dans les équipes sur le terrain. On craint souvent que la digitalisation supprime des places de travail en remplaçant des humains. Au sein des transports publics lausannois, des évolutions, des accompagnements, des reconversions, des réintégrations dans d’autres missions et des changements de postes sont possibles.
L’utilisation de la data a amélioré la qualité de travail en réduisant les délais d’attentes ou en facilitant les tâches des employés.
La digitalisation facilite déjà la standardisation, l’objectif désormais est qu’elle aboutisse sur la prédiction des problèmes concrets. En effet il était difficile de tout retrouver, entre les contacts au téléphone, les dossiers et les différentes personnes à atteindre. La digitalisation a permis de redessiner le processus de gestion d’incidents. La gestion des conflits se fait encore par téléphone pour garder un rapport humain, à la différence près qu’aujourd’hui la solution est connectée avec tous les centres d’informations et de data. C’est grâce aux données récoltées depuis quatre ans que les algorithmes vont pouvoir prédire les incidents et mettre en place la maintenance prédictive.
Une équipe qui veut devenir l’ »App store » de la data au sein des TL
Il y a dans une compagnie comme les transports publics lausannois des personnes avec des visions et des projets pour améliorer les services publics grâce à la data et la technologie numérique. Le but de cet article est de mettre en valeur les compétences en interne des équipes de valorisation de données et excellence opérationnelle des TL, qui travaillent sur la data, qui développent des projets pour répondre à des problématiques grâce aux processus de digitalisation.
Les TL veulent acquérir des talents mais surtout les garder en leur permettant de « faire des choses qu’on n’a pas encore faites » comme l’explique Nicolas Cabuil.
Il a dans son équipe des entraineurs olympiques parce que la diversité, la flexibilité et la motivation sont des qualités importantes pour développer des projets. Le travail est plus agréable et performant si l’ambiance d’équipe est mise au premier plan.
La valorisation de données des TL en 3 chiffres
- 1/3 du temps de travail des équipes de Nicolas Cabuil est dédié à l’accompagnement des employés des TL afin d’assurer le bon développement des projets.
- 3 équipes organisées en cercle vertueux : la valorisation des données, l’amélioration continue et les projets d’amélioration. Chaque équipe a son domaine d’action qui permet aux autres équipes de s’améliorer.
- 80%, c’est la part des informations qui étaient demandées aux TL, qui peuvent désormais être trouvées par les clients eux-mêmes depuis la digitalisation des données.
Les Pépites romandes du numérique
Les TL sont la Pépite du mois de novembre 2022 sélectionnée par les plateformes Alp ICT, BioAlps, CleantechAlps et Micronarc, qui, grâce à leur travail de terrain, découvrent chaque année des projets d’innovation remarquables mais encore peu médiatisés. La plupart du temps, il s’agit de projets au sein d’entreprises qui font appel aux technologies du numérique pour répondre à leurs besoins internes ou pour développer leurs activités.
Le terme « pépite » a été choisi en référence aux pépites d’or qui se forment dans les sources géothermales, à travers les fissures des roches dures, et donc dans des lieux difficiles d’accès. Une pépite n’est pas nécessairement connue, elle a de la valeur mais elle peut rester cachée si personne ne la cherche.
C’est pourquoi, les plateformes ont décidé de révéler ces pépites cachées, dès 2022, à travers une série de portraits mensuels. C’est un beau moyen de valoriser la dynamique de nos entreprises régionales, d’inspirer l’écosystème à innover et de rendre les technologies plus accessibles. Chaque mois, nous partageons le portrait d’une nouvelle pépite : comment le projet est-il né ? par quels moyens ? quelles ont été les défis ? quels sont les retours sur investissement ?