#interview « La Suisse est plus avancée que l’Allemagne dans sa compréhension des bénéfices de la numérisation » Tim Weinmann, mimacom
Une conversation avec Tim Weinmann, directeur du marketing et des ventes chez mimacom, sur la réussite de l’entreprise, sa participation au CeBIT et le point de vue sur l’innovation numérique qui différencie notamment la Suisse et l’Allemagne.
Alp ICT: Pouvez-vous présenter votre entreprise et son développement?
Tim Weinmann: mimacom a été fondé en Suisse en 1999 et s’est toujours consacré à développer des solutions logicielles individuelles pour les entreprises basées sur la technologie logicielle open source. Toute notre équipe est donc déterminée à réaliser l’innovation numérique dans les entreprises, principalement dans les secteurs de la finance, des assurances, des télécommunications, mais aussi pour les organismes gouvernementaux via des logiciels open source.
Notre société a fortement progressé en Suisse dès les premières années, mais surtout au cours des 5 dernières années elle s’est internationalisée très fortement. Nous avons lancé plusieurs filiales dans d’autres pays européens, et en 2015 nous avons ouvert nos premiers bureaux en dehors d’Europe, aux États-Unis, à Charlotte. L’année dernière, en septembre, nous avons ouvert un bureau à Singapour pour couvrir la région Asie Pacifique pour certains de nos clients mondiaux qui nous ont demandé d’être présents localement.
Nous avons encore trois bureaux en Suisse: à Berne, à Zurich et à Lausanne d’où nous pouvons servir les clients en Romandie. Nous partageons les mêmes valeurs sur le plan mondial mais sommes très engagés sur le plan local. Les organisations dans chaque pays auto-gèrent l’entreprise locale mimacom, la construisant selon les besoins des clients sur les marchés locaux.
Alp ICT: Vous avez participé au CeBIT en 2017 pour la seconde fois. Pourquoi et qu’en avez-vous retiré?
Tim Weinmann: Nous nous sommes rendus au CeBIT avec notre propre stand pour la première fois en 2016, lorsque la Suisse était le pays partenaire, et cet événement s’est avéré très intéressant et attrayant pour nous. Nous avons eu beaucoup de visiteurs sur notre stand, donc nous avons décidé de revenir en 2017. Nous avons rejoint le Pavillon Suisse de nouveau au CeBIT pour rencontrer des représentants de différents types d’industries et pays et présenter ce que mimacom a à leur offrir. Nous avons présenté nos services uniques et quelques usecases sur ce que nous pouvons faire pour les entreprises.
L’une des principales raisons pour lesquelles nous avons participé est que toutes les possibilités qui accompagnent l’innovation numérique affectent chaque société et chaque individu sur cette planète en ce moment. L’événement nous aide à obtenir une orientation sur les besoins actuels des industries et sociétés: certains sont déjà au cœur de la mise en œuvre et profitent des premiers avantages de la transformation numérique, d’autres sont encore en recherche d’orientation et conseils. CeBIT est un endroit où vous pouvez parler à quelques centaines de milliers de personnes et vous savez que chacun de ceux qui visitent votre stand est affecté et potentiellement intéressé par les services que nous pouvons offrir.
Alp ICT: Voyez-vous une différence entre l’Allemagne et la Suisse dans leur approche de l’innovation numérique?
Tim Weinmann: En Allemagne, dans la discussion publique, la vie numérique et l’innovation numérique sont très liées à l’industrie et à la fabrication et aux machines. La Suisse est plus avancée pour voir la numérisation comme un sujet d’ensemble qui affecte non seulement les entreprises et la fabrication, mais tous les aspects de la vie, de la société et du public. Par exemple, les services de paiements mobiles sont déjà beaucoup plus acceptés en Suisse qu’en Allemagne.
Et je pense que cela est lié au fait que la société suisse est beaucoup plus ouverte et optimiste quant aux avantages que la numérisation peut apporter à la vie du pays dans son ensemble. La société allemande doit donc se rattraper lorsqu’il s’agit de comprendre et d’accepter comment ces technologies digitales peuvent améliorer la vie des personnes et des situations quotidiennes. J’apprécie vraiment quand je viens en Suisse pour voir combien l’innovation numérique a déjà affecté, par exemple, les services de transport public ou de paiement mobile.
Je pense que la politique, les entreprises, les industries et les associations en Allemagne doivent oeuvrer ensemble pour convaincre le public que la numérisation n’est pas une menace, que les ordinateurs ne remplacent pas les humains, mais pour montrer au contraire comment cela peut améliorer tous les domaines de la vie quotidienne.