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Fintech

COVID-19 : Les opportunités du crowdlending immobilier en cette période de crise

par Dominique Goy

Les investisseurs face à la panique

Après le plongeon des places boursières et des marchés financiers, les cours des différents titres continuent de chuter à mesure que les entreprises freinent leurs activités ou ferment temporairement. Selon Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, nous traversons la pir​e crise mondiale depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les investisseurs cherchent des valeurs refuges face à l’ampleur du phénomène. L’augmentation sensible du cours de l’or, approchant désormais les 1’650 dollars sur le marché Comex aux Etats-Unis témoigne de leurs positions ultra-défensives. L’aversion au risque a augmenté sur les marchés depuis la mi-janvier, l’effet de panique générale poussant les investisseurs à liquider leurs actions et obligations, se tournant vers des investissements moins risqués. ​Dès lors, vers quel type d’investissement se tourner ? 

Quid de l’investissement immobilier ?

Réputé défensif, le secteur immobilier n’est pas épargné par la panique qui s’est emparée des marchés financiers. Cependant, de par sa résilience, l’immobilier permet d’une part de mitiger les conséquences de la crise, mais également de profiter de conditions avantageuses pour continuer d’investir dans un marché où les actifs se traitent à décote.

En effet, les fonds lancés au pic de la crise en 2008, ont en moyenne surperformé les millésimes pré-crise – date de lancement d’un fonds. Cela n’est en soi pas une surprise, puisque le stress sur les marchés a permis de bénéficier de prix d’acquisition plus intéressants pour tout acteur prêt à offrir de la liquidité. Le défi réside réellement du côté des investisseurs à même de prendre un engagement dans un fonds lors d’une situation de crise. 

Vers quels actifs immobiliers se tourner ?

A court terme, ce sont les surfaces commerciales, plus précisément l’hôtellerie, la restauration et les surfaces de ventes, qui sont le plus exposées à un risque immédiat de pertes de loyers. Le passage forcé au télétravail et à l’e-commerce pourrait avoir un effet négatif sur les surfaces de bureaux et de ventes. Si l’on considère que certaines habitudes perdureront post-confinement – travail à distance, commandes en ligne – le besoin d’espace dédié en sera impacté par une diminution de la demande sur ce type de biens.

A contrario, la relocalisation de chaînes de production et de stockage au plus proche du consommateur pourrait avoir un impact positif sur les centres logistiques et les surfaces artisanales à plus long terme. La tendance avait d’ailleurs déjà été initiée mais devrait s’accélérer avec l’environnement actuel. Quant au résidentiel locatif, et comme son historique le prouve, il demeure le secteur défensif par excellence avec une prise de risque minimale.

Enfin, le marché de la promotion immobilière devrait bien s’en sortir avec notamment un stock très bas en France dû à un octroi de permis faible en amont des élections municipales. Cette pénurie de l’offre devrait maintenir les prix immobiliers pour ce secteur. La Suisse ne bénéficie pas de ce coussin. Si la crise actuelle devait se prolonger trop longtemps, la vente type PPE résidentielles – propriété par étages soit en copropriété – s’effondrera de manière substantielle et générera des problèmes de liquidité pour les promoteurs les plus fragiles. 

Le crowdlending, un levier digital d’investissement dans l’immobilier

L’accélération de la numérisation de l’économie est une conséquence indéniable des politiques de confinement gouvernementales. Le secteur de l’investissement est également impacté notamment par l’essor des plateformes digitales comme le crowdlending.

Le crowdlending permet à des particuliers ou institionnels de financer, via des plateformes numériques, des projets via un prêt rémunéré. Outil alternatif d’investissement et partie intégrante de l’écosystème des fintechs, le crowdlending constitue une nouvelle génération de prêts. Cette digitalisation est un véritable levier pour accéder à la liquidité d’actifs traditionnellement réputés illiquides ou difficilement accessibles tels que l’immobilier.

En Suisse plusieurs acteurs sont actifs sur ce marché et proposent ce type d’investissement. Wecan Tokenize, plateforme de tokénisation, et SwissLending, plateforme leader du crowdlending en Suisse, offrent des projets d’investissements en résidentiel locatif destinés à usage d’habitation, et en promotion immobilière. Ces projets sont d’ailleurs méthodiquement sélectionnés avec un risque administratif purgé et un niveau de pré-commercialisation élevé.

Au vue de la situation actuelle, la conclusion des ventes avec acte notarié pour les particuliers est suspendue. Cependant, elle pourra reprendre dès l’assouplissement du confinement ou via la signature électronique par exemple. Au niveau des institutionnels, les ventes arrivent à se faire tout de même. Les relations de confiance tissées au fils des années entre professionnels permettent une continuité des activités rendue possible par des outils digitaux

Tirer partie de la crise

Difficile de prédire l’impact précis du Covid-19 sur l’économie et la finance mondiale mais il est important de garder à l’esprit que toute crise peut être source d’opportunités.

Bien qu’impactés par les effets de la pandémie, certains actifs immobiliers couplés aux possibilités offertes par le numérique représentent des opportunités d’investissement. Si le ralentissement de l’activité économique impacte de manière négative les locaux commerciaux ou les surfaces de bureau, le résidentiel locatif, les centres logistiques ou la promotion immobilière devraient bien résister à cette crise.

Le secteur étant à la fois un marché réputé peu volatile et avec une prise de risque moindre, la décote des actifs en réponse à la crise actuelle permet un possible arbitrage tel que celui dont ont su tirer parti nombre d’investisseurs en 2008.

Toutefois, les périodes de crise appellent à la prudence et demandent d’autant plus de prêter une attention particulière à des critères de sélection rigoureux. Le renom des porteurs de projets ou la transparence financière sont autant de critères permettant de saisir les projets véritablement viables afin de saisir des opportunités d’investissements réelles.

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