5 applications médicales de la VR & AR
Après le diagnostic et patient numériques, mobile health, big data et Internet of Me, c’est dans la réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR) que nous a immergés la Journée e-Health pour sa 5e édition. Véritable phénomème sociétal, la technologie est connue pour avoir investi notamment le domaine des loisirs. Qu’en est-il des applications dans le domaine de la santé? C’est la question abordée par la manifestation, qui, au travers de partage de cas concrets, a permis d’obtenir un panorama relativement exhaustif de ses enjeux et défis. Partenaire de l’événement, Alp ICT a le plaisir de vous partager une sélection de pratiques cliniques et thérapeutiques novatrices rendues possibles grâce aux technologies immersives.
1) Douleur
Le Professeur Spiegel, directeur de la recherche des services de santé et professeur en médecine et en santé publique à l’UCLA, dirige le plus grand programme d’expérience médicale VR au Cedars-Sinai Medical Center. L’idée a été dans un premier temps d’améliorer l’expérience du patient en chambre hospitalière en le faisant voyager grâce à la VR (différentes visualisations sont disponibles et adaptées au cas par cas). Les statistiques effectuées sur 500 patients prouvent que l’expérience VR réduit la douleur de manière plus prononcée que la 2D. Certains tests ont même démontré que l’usage de la VR dans une chambre hospitalière améliore les symptômes du patient, son sommeil et son séjour hospitalier. Ces résultats sont meilleurs que les effets d’un traitement classique ou d’une thérapie. Les études s’élargissent et se multiplient afin de bénéficier de données plus solides prochainement.
2) Neuropathie
De nouvelles applications médicales concernant le traitement de douleurs neuropathiques ont été présentées par Bruno Herbelin, directeur adjoint du Centre de neuroprothèses à l’EPFL. En combinant neuroprothèses, connaissances en sciences cognitives et technologies immersives, de nouvelles solutions liées notamment aux illusions corporelles sont développées. La « Rubber Hand illusion », qui consiste en l’intégration de la main virtuelle comme étant la sienne, a un impact psychologique, à savoir la sensation subjective de posséder ce membres externe. Ainsi, les neuroprothèses liées à la VR améliorent la perception et sensation du membre fantôme d’une personne amputée. Cette illusion est aussi utilisée contre le CRPS (Complex Regional Pain Syndrome) via la désincarnation virtuelle du membre douloureux, ce qui entraine une disparition de la douleur.
3) Chirurgie
La réalité augmentée permet une chirurgie automatisée beaucoup plus précise, en commençant par l’assistance et en allant vers un accompagnement de plus en plus complexe. Comme nous l’a démontré Luc Soler, directeur de la R&D à l’IRCAD et professeur PAST à l’IHU, la VR & AR augmentent le geste, la vue et même bientôt les capacités cognitives du chirurgien.
Henrique Galvan Debarba, chercheur senior chez la Fondation Artanim, travaille sur le projet HoloMed: un outil AR holographique pour la chirurgie qui permet la visualisation et l’analyse de l’anatomie en temps réel et en mouvement, qui sur le long terme vise à être utilisé en chambre opératoire.
4) Troubles mentaux
Plusieurs recherches en cours testent la possibilité de confronter les phobiques à leurs peurs via la VR. La TCC (thérapie cognitivo-comportementale) – qui traite un mal en plongeant le patient dans une situation – est reconnue pour son efficacité comparativement aux autres traitements disponibles. Or aujourd’hui, les technologies immersives nous permettent d’aller encore plus loin, selon le Docteur Eric Malbos, psychiatre et spécialiste du traitement en réalité virtuelle au CHU Conception. La « thérapie par exposition à la réalité virtuelle » traite diverses pathologies (troubles de conduite alimentaire, addiction, schizophrénie, TOC, troubles anxieux et phobies diverses). La réalité est remplacée par des stimuli artificiellement créés. Les avantages sont nombreux, incluant un environnement intérieur contrôlé, la réduction des réactions imprévisibles, le gain de temps et de coût.
5) AVC
MindMaze et Lambda Health System sont deux sociétés suisses qui développent des dispositifs de réhabilitation pour personnes avec handicaps locomoteurs suite à un AVC. Les technologies immersives peuvent en effet être utilisées pour améliorer une déficience moteur. L’expertise du thérapeute combiné à la précision d’un robot avec learning mode permet d’augmenter l’intensité de l’entrainement. Cette assistance personnalisable peut être associée à un jeu dans un environnement virtuel pour ses qualités de motivation, mais aussi pour améliorer l’apprentissage par le moteur. C’est ce que propose le robot Lambda (VR associée à un haptic rehab robot), qui démontre également que nos 5 sens – et pas seulement le visuel – favorisent l’immersion dans la réalité virtuelle.