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Cleantech

4 pratiques pour réduire les coûts et l’empreinte environnementale de son système d’information

par Ivan Mariblanca Flinch

L’augmentation du système d’information (SI) des organisations

Constitué d’ordinateurs, de logiciels, de serveurs et de tout autres équipements informatiques, le système d’information est devenu le cœur des entreprises. La finance, l’industrie, le secteur tertiaire, la santé et l’éducation reposent sur un système d’information de plus en plus grand. Et complexe.

Aujourd’hui, 71% des entreprises rencontre des difficultés avec le volume croissant d’informations et de documents internes à gérer. Puis, tous les 18 mois, le nombre de données générées dans le monde est doublé. Se pose ainsi les problématiques de stockage, de traitement des données ainsi que de la loi sur la protection de ces données.

D’autre part, la digitalisation a aussi un autre revers : l’augmentation du nombre d’équipements par collaborateur. Celle-ci repose en partie sur nos nouvelles habitudes : la volonté d’un deuxième écran, d’un smartphone professionnel et d’un serveur de secours pour notre site web. Puis, souvent, les entreprises se suréquipent avec les équipements derniers cris, alors qu’un équipement de base répond souvent aux besoins.

Par conséquent, la digitalisation non maîtrisée amène des surcoûts économiques ainsi que l’augmentation de l’empreinte environnementale des entreprises.

Des surcoûts économiques non-négligeables !

Voici quelques chiffres clés sur l’obésité informatique dans les entreprises :

  • 25% des logiciels et applications achetés ne sont jamais utilisés. Pour le reste, 70% sont sous-utilisés. En tout, 10 à 50% des logiciels pourraient être enlevés sans nuire au fonctionnement de l’entreprise. Cela représente un gâchis de 16 milliards de francs par an en Europe ;
  • 20% des virtualisations machines sont inactives ou pas sollicitées et 15% des serveurs dans les centres de données ne sont pas utilisés ;
  • la fréquence de renouvellement des équipements est de plus en plus haute. En entreprise, un smartphone est remplacé en moyenne tous les 24 mois. Un ordinateur, tous les 4 ans. Malgré qu’ils soient encore en très bon état.

Ainsi, le système d’information peut consommer jusqu’à 60% de l’énergie de l’organisation.

Un impact environnemental important

En entreprise, l’obésité du système d’information se traduit ainsi :

  • pour chaque individu, l’empreinte environnementale du numérique est l’équivalent d’un radiateur de 1000W allumé pendant 8 heures, 6 km en voiture, 27 litres d’eau et 197 kg de ressources naturelles. Et cela tous les jours.
  • le renouvellement fréquent des équipements a un fort impact sur l’écosystème. Fabriquer un ordinateur de bureau requiert 374 litres de pétrole, 2800 kg de matières premières, 1500 litres d’eau, 22 kg de produits chimiques et 164 kg de déchets dangereux.
  • le système d’information peut représenter jusqu’à 30% de l’empreinte environnementale de l’organisation. Et pourtant, plus de 80% des organisations n’a pas encore mesuré le bilan environnemental de son SI.
  • 23 kg de déchets électriques et électroniques (DEEE) par an et par individu, soit une augmentation de 21% en 5 ans. Or, uniquement 20% des entreprises connaissent la quantité de DEEE qu’elles génèrent.

Mais alors, que faut-il faire ? Il existe différentes stratégies pour piloter son SI afin de réduire et maîtriser ses coûts et son empreinte environnementale. Une d’elles est la sobriété numérique.

Pourquoi entreprendre une stratégie de sobriété numérique ?

  • l’optimisation de son SI amène une réduction de coûts énergétiques et informatiques : jusqu’à -25% sur votre facture d’électricité et -33% sur votre budget IT.
  • l’implémentation d’une politique d’achats responsables amène des économies directes – achat ou location de matériel reconditionné – et contribue à la préservation de l’environnement – choisir des équipements disposant de labels environnementaux -.
  • la sobriété numérique se base sur le principe suivant : utile, utilisable, utilisé et réutilisable. En appliquant ce mantra à l’ensemble de votre système d’information, celui-ci sera optimisé et donc plus léger et plus économe.
  • appliquer une sobriété numérique est aussi un catalyseur pour améliorer votre image publique. Aujourd’hui, 46% des consommateurs sont prêts à payer plus pour une marque responsable.

Le label « Numérique Responsable »

En 1987 et 1996 sont publiées respectivement les premières versions des normes ISO 9001 et ISO 14001, garantes d’un système de management de la qualité et de la maîtrise des impacts environnementaux des organisations. En 2019 apparaît le label « Numérique Responsable », garant d’une démarche numérique responsable exigeante au sein de l’organisation. A mon sens, ce label est complémentaire aux certifications ISO 14001 et B-Corp. Dans un monde VUCA, volatile – incertain – complexe – ambiguë, implémenter une stratégie de sobriété numérique n’est plus une option. Que ce soit pour réduire les coûts informatiques, son empreinte environnementale ou pour améliorer son image publique.

Bilan

J’aurais pu conclure l’article par « Les organisations se digitalisent et souffrent ». Mais bon, avouons-le, vous le savez déjà. Oui, les entreprises souffrent mais elles sont prêtes à relever ce défi. Au travers de mes conférences et formations aux organisations, je constate que celles-ci, PME et grands groupes, sont prêtes à implémenter des nouvelles stratégies pour faire différemment. Horlogers, banquiers ou administrations publiques, ils ont tous la volonté de contribuer à un avenir plus responsable. Plus sobre. Plus économique.

A présent que vous connaissez les enjeux du numérique dans les entreprises, sauterez-vous le pas ?

Sources

MOOC – Institut du Numérique Responsable

Benchmark 2021 – Green IT

Rapport Gouvernance 2021 – Serda Archimag

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