WaVa : l’Anibis des matières premières secondaires industrielles
Les industries produisent beaucoup de déchets, parfois dix fois plus que de produits finaux. L’entreprise WaVa (pour Waste Valorisation) a mis en place une solution pour donner une seconde vie à ces sous-produits de fabrication industrielle : une place de marché ouverte qui met en pratique l’économie circulaire.

WaVa est une plateforme numérique qui permet aux industriels, que ce soit dans le domaine pharmaceutique, chimique ou horloger par exemple, de vendre des matières premières secondaires et de donner une nouvelle vie aux déchets qui peuvent encore être utiles. Cette solution permet dans un premier temps, la réutilisation ou le recyclage des matières premières pour éviter de devoir les incinérer ou les enterrer, et dans un second temps un gain économique pour les entreprises. Le bénéfice est double : les vendeurs sont rétribués pour des produits qu’ils comptaient jeter et les acheteurs ont accès à des matières premières moins chères que celles disponibles sur le marché. Comme l’explique Henri Klunge, cofondateur de la plateforme, « c’est la mission de WaVa, trouver des synergies pour diminuer l’impact écologique de l’industrie chimique ». Basée à Monthey, cette entreprise valaisanne agit en faveur de l’économie circulaire et de l’écologie industrielle.

Après plusieurs années d’activité dans l’industrie, Henri Klunge, Laurent Collet et Yannick Gendre – tout trois à l’origine de WaVa – ont constaté un manque de réutilisation de certains produits qui pourraient pourtant bénéficier d’une seconde vie. Par ailleurs, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont rendu les matières premières plus rares et plus chères. En tenant compte de ces défis, ils ont créé la plateforme circulaire et transparente WaVa qui permet de réutiliser ce qui est valorisable. Chaque membre de l’équipe joue un rôle important, que ce soit dans l’informatique et les contrats, la recherche de nouveaux clients ou le contrôle des produits et des licences.
Tout le monde est gagnant en utilisant WaVa
Les spécifications et la pureté des produits vendus et recherchés sur WaVa sont connues et visibles par les autres utilisateurs de la plateforme. Il est aussi possible d’envoyer des échantillons afin d’effectuer des analyses en laboratoire avant de finaliser la transaction.
Après s’être inscrit gratuitement sur le site internet, l’acheteur a accès à tous les produits disponibles. Une fois qu’il a trouvé le produit dont il a besoin, il est mis en contact avec le vendeur par le biais de la plateforme. Des partenariats pour le transport, la logistique et l’établissement des documents relatifs sont proposés par WaVa.

Un projet pionnier en Suisse
Cette plateforme numérique de vente est la seule en Suisse et fait partie des rares entreprises qui proposent ce service à travers le monde. Un an après son lancement, le site compte de plus en plus d’inscrits et de plus en plus de produits y sont revalorisés. WaVa aspire à s’ouvrir à la Suisse allemande et aux pays limitrophes de la Suisse par la suite. Soucieuse d’améliorer le bilan écologique des industries, WaVa ne compte sur son site web que des entreprises de la région afin de leur permettre de trouver des synergies locales. Le site s’impose comme une plateforme incontournable en matière d’économie circulaire en Suisse.
WaVa, une plateforme entre un site d’annonce et un site de rencontre
Une plateforme circulaire – en permettant aux industries de trouver des synergies locales pour diminuer leur bilan carbone en donnant une seconde vie à leurs sous-produits de fabrication – et transparente – car les caractéristiques des matières premières secondaires sont visibles pour tous les utilisateurs de WaVa.
Offrir une seconde vie aux déchets chimiques des industries locales – WaVa en 3 chiffres :
- 2021 : c’est l’année de création du site WaVa
- 10 produits sont recherchés sur le site et 6 produits attendent leur acheteur
- 3 personnes : c’est la taille de l’équipe WaVa

Les Pépites romandes du numérique
WaVa est la Pépite du mois de juin 2022 sélectionnée par les plateformes Alp ICT, BioAlps, CleantechAlps et Micronarc, qui, grâce à leur travail de terrain, découvrent chaque année des projets d’innovation remarquables mais encore peu médiatisés. La plupart du temps, il s’agit de projets au sein d’entreprises qui font appel aux technologies du numérique pour répondre à leurs besoins internes ou pour développer leurs activités.
Le terme « pépite » a été choisi en référence aux pépites d’or qui se forment dans les sources géothermales, à travers les fissures des roches dures, et donc dans des lieux difficiles d’accès. Une pépite n’est pas nécessairement connue, elle a de la valeur mais elle peut rester cachée si personne ne la cherche.
C’est pourquoi, les plateformes ont décidé de révéler ces pépites cachées, dès 2022, à travers une série de portraits mensuels. C’est un beau moyen de valoriser la dynamique de nos entreprises régionales, d’inspirer l’écosystème à innover et de rendre les technologies plus accessibles. Chaque mois, nous partageons le portrait d’une nouvelle pépite : comment le projet est-il né ? par quels moyens ? quelles ont été les défis ? quels sont les retours sur investissement ?